Les vendeurs à la sauvette de maïs à Paris, une activité illégale mais répandue
Le maïs fleurit autour de nombreuses gares d’Ile-de-France. Chaud ou tiède, dans un caddie ou un chariot de course, ce féculent attire une grosse clientèle.
Le maïs se vend toujours autant. Il est aujourd’hui très présent aux abords de certaines gares de banlieue et des stations de métro parisiennes.
Vendu généralement à 1 euro, avec la possibilité d’ajouter du sel : le prix attractif de l’épi séduit. Lorsque mon père se rend au « foyer malien » de Vitry-sur-seine, chaque membre de la famille a droit son épi. C’est comme un cadeau ! Les vendeurs de maïs se placent dans des endroits stratégiques. Le quartier parisien le plus prisé par ces marchands est Château-Rouge. Quant aux villes de banlieue, on peut ajouter Saint-Denis (là-bas, on vend aussi des brochettes), Sarcelles, Grigny ou encore chez moi, à Choisy-le-Roi.
Dans ma ville, il y a une réelle concurrence. Chacun à son emplacement spécifique, mais le prix reste le même.
Le Malien, Sénégalais ou Mauritanien va vendre de son coté, et le Bangladais de l’autre coté. Ils sont parfois âgés, ou ont autour de la trentaine. Très polyvalents, ces travailleurs sont capables de prendre plusieurs commandes en même temps. Leurs clients sont nombreux. Surtout durant les heures de pointe, de 16h à 20h. Adultes, enfants, noirs, blancs, arabes : ce féculent séduit la population.
Les Bangladais « travaillent » avec des chariots de supermarché, où ils y installent un tonneau en métal. Dans celui-ci, du charbon et du feu sont placés pour faire griller le maïs. Ils emploient la même technique dans leur vente de marrons chauds. Les autres vendeurs Africains disposent eux d’un caddie où le maïs à la vapeur repose en attendant son prochain appel.
Vendeur de maïs malgré soi
Inoffensifs, ils le sont. Mais leur activité est illégale. Sans-papiers, ils le sont parfois. Pourtant, ils vendent du maïs. Au détriment de la loi.
Les vendeurs à la sauvette sont passibles d’une amende allant de 100 à 300 euros. Dans l’article « Kamara, vendeur de maïs à la sortie du métro » de Streetpress, Kamara évoque son quotidien de vendeur de maïs au quartier de Château-rouge. Il le fait par nécessité. Pas d’autre choix, pour survivre et faire vivre sa famille :
« Je dois aussi envoyer de l’argent au pays et payer mes dettes au passeur. »
Dans Paris et sa banlieue, chacun travaille comme il peut.
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